Entretiens Musique

Thibault Cauvin, le septième art en six cordes

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Des joyeuses « Valseuses » signées Blier au saignant « Kill Bill » de Tarentino en passant par l’irrésistible « Ascenseur pour l’échafaud » de Louis Malle sublimé par la trompette de Miles Davis, le nouveau disque de Thibault Cauvin, « Films », est un festival sonore où l’étoile hexagonale de la six cordes nous livre, en musique, son tour d’horizon du septième art. Une bande son pour le moins originale qui brille par un éclectisme à l’image du jeu de ce petit prince de la guitare dont, aux racines classiques, viennent se greffer des influences jazz ou flamenco. Plus qu’un guitariste d’exception, Thibault Cauvin, c’est cette faculté caméléonesque à passer avec une égale aisance et un talent hors-norme des sonates de Scarlatti et concertos de Vivaldi au répertoire du compositeur cubain Léo Brouwer tout en croisant le manche avec Matthieu Chedid pour célébrer le Cap Ferret. Quand le guitare héro fait son cinéma … Moteur !

« Je suis fier d’être un peu le descendant de toutes les formes de guitare, de Hendrix à Paco de Lucia, Django Reinhardt ou Andrés Segovia. »

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Peut-on parler de filiation dans votre amour de la guitare puisque c’est votre papa, lui aussi guitariste et dont vous jouez l’une des compositions à chacun de vos concerts, qui vous a fait vous immerger dans cet univers de la six cordes ?

Complètement. Mon père est un guitariste passionné qui joue toute la journée et, enfant, j’ai voulu faire comme lui. Comme je le dis souvent en rigolant, le français est ma langue maternelle et la guitare ma langue paternelle. J’ai un rapport très naturel à l’instrument et dès que, petit garçon, j’ai pu commencer à jouer, je me suis emparé d’une guitare. Depuis, l’instrument ne m’a jamais quitté.

Ce « Rocktypicovin » composé par votre papa montre toute l’étendue de votre jeu qui dépasse largement le simple registre du classique pour s’aventurer dans le jazz, la guitare flamenco avec cette particularité de taper sur le corps, le manche de votre guitare pour la transformer en instrument percussif, jouant sur les harmoniques… Comment avez-vous peu à peu ouvert votre jeu à toutes ces différentes influences guitaristiques ?

Ce morceau est un peu l’hymne de la famille et c’est vrai que j’aime le jouer à presque tous mes concerts. Il reflète l’éclectisme de la guitare qui est un peu cette philosophie initiée par mon père et que je revendique haut et fort aujourd’hui. J’aime beaucoup cette idée de la guitare ouverte sur les styles, les cultures, les époques, bref qu’elle soit un reflet du monde. C’est vrai qu’on m’a tendu une guitare classique lorsque j’étais enfant mais mon père, qui a découvert ce style sur le tard et en est tombé amoureux, venait à la base plutôt du rock et des musiques amplifiées, de ces guitares électriques très énergiques et même un peu folles. J’ai donc été baigné depuis l’enfance par ces guitares de tous bords. Je suis fier d’être un peu le descendant de toutes les formes de guitare, de Hendrix à Paco de Lucia, Django Reinhardt ou Andrés Segovia. J’aime revendiquer cette diversité dans les notes qui sortent de ma six cordes, certes classique mais colorée de toutes les cultures, tous les mondes.

Photo : Yann Orhan

Auréolé de 36 prix internationaux, vous avez débuté votre carrière en vous produisant aux quatre coins du monde. Vous qui êtes habitué des concerts, des voyages, de ce rapport unique avec le public, comment avez-vous vécu cette année « blanche » très noire pour la musique avec des confinements successifs et des salles de concerts restées portes closes ?

Ça a été assez terrible et sujet à de nombreuses réflexions. J’ai souffert de cette situation qui a fait naître en moi le trouble. C’était la première fois de ma vie depuis que je suis adolescent que je passais autant de temps sans donner de concerts, sans voyager… Je suis parti de chez mes parents à l’âge de seize ans et depuis lors, il ne m’était jamais arrivé de dormir plus d’un mois au même endroit. J’ai donc expérimenté ça pour la première fois de ma vie. Après, j’ai toujours une réflexion assez optimiste sur les choses et j’ai donc essayé de faire de ce malheur un moment quand même un peu positif afin d’en tirer quand même le meilleur. J’ai enregistré un premier disque complètement imprévu consacré au merveilleux compositeur, guitariste et chef d’orchestre cubain qu’est Léo Brouwer. En marge des chefs-d’œuvre qu’il a pu composer, Léo Brouwer a également écrit des Estudios Sencillos qui sont trente petites études très courtes, d’une minute environ, que l’on travaille souvent lorsque l’on débute la guitare. Pendant le premier confinement, j’ai lancé un petit jeu sur les réseaux sociaux autour de ces pièces et cela a pris une proportion que je n’imaginais pas. L’engouement a été tel que cela a donc donné naissance à un disque. Le compositeur Léo Brouwer m’a d’ailleurs fait la joie et l’honneur de me composer spécialement pour ce projet trois nouvelles pièces à plus de quatre-vingts ans. C’était vraiment un rêve de petit garçon qui prenait réalité. Ça a été là la première belle aventure de cette drôle de mésaventure de l’année ! La seconde, c’est ce disque, « Films », qui vient de paraitre autour des musiques de cinéma. On a pu passer un an en studio à plonger au cœur de ce projet, chose qui aurait été impossible si l’année avait été « normale. »

Photo : Franck Loriou

Comment est d’ailleurs née l’idée de ce « Brouwer challenge » qui, comme vous le disiez, a pris comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux pendant le premier confinement ?

C’était complètement imprévu et c’est d’ailleurs ce que je trouve très beau dans ce projet. On était là dans une succession d’évènements pas du tout planifiés. Pour tout vous dire, c’est parti d’un tableau. J’étais parti en Floride pour rendre visite à un ami qui m’est cher et qui vit là-bas. Lors d’une promenade, il m’a emmené faire un tour dans le quartier cubain de Miami, « Little Havana ». Au milieu de cette petite Havane se trouve une galerie d’art mythique tenue par le collectionneur Roberto Ramos qui expose des tableaux plus fabuleux les uns que les autres. Lors de cette visite, j’ai été conquis, bouleversé et suis littéralement resté figé devant l’un des tableaux exposés. Cette peinture m’a tant interpellé et touché que je l’ai achetée. Quelques semaines plus tard, je suis rentré en France et, avec le début du confinement, je me suis donc retrouvé enfermé entre quatre murs. Finalement, le tableau de ce peintre cubain, Rene Portocarrero, m’a quand même été livré et je l’ai accroché dans la chambre où je dormais. Cette œuvre picturale m’a rappelé ces Estudios Sencillos aux sonorités cubaines que je jouais lorsque j’avais douze ans et qui, finalement, m’ont fait aimer la guitare. Il y a vraiment quelque chose de fabuleux dans ces courtes pièces colorées du monde, géniales à jouer. Elles me font penser à des mini aventures de Tintin en musique. Ça m’a donné cette idée de poster chaque jour sur la Toile une interprétation d’une étude de Leo Brouwer. Comme il y en a trente et que je pensais que le confinement ne durerait que trente jours, c’était parfait. Je me suis replongé avec une certaine nostalgie et une gourmandise absolue dans ces pièces et j’ai invité certains amis guitaristes au Chili au Japon ou ailleurs, que je n’avais pas vus depuis longtemps, à en proposer également leurs versions. Les jours passant, cela a pris une ampleur assez dingue. Il y a eu des dizaines, puis des centaines de versions de ces pièces postées par des guitaristes venus de tous les pays du monde, d’Iran, d’Afrique du Sud… C’était une sensation fabuleuse puisque le matin je postais ma version et, le soir, j’avais ce plaisir immense de découvrir toutes ces interprétations de tant de guitaristes. Je me suis vite dit que je ne pouvais pas en rester là et c’est ainsi que l’idée d’en faire un disque est née. Dès que l’on est enfin sorti du confinement, j’ai foncé dans un studio à Paris. En parallèle à cela, Leo Brouwer a entendu parler de mon projet, de ce phénomène sur les réseaux sociaux, et a donc décidé, soixante-ans après, d’écrire trois nouvelles Estudios Sencillos rien que pour moi. C’était au-delà de toutes mes attentes, un truc vraiment féérique. Les semaines ont passé, le disque est sorti et puis j’ai déniché plein d’anecdotes sur la vie passionnante et trépidante de Leo Brouwer. Je les ai réunies et j’ai eu cette idée d’écrire un spectacle avec Carlos Chahine, merveilleux comédien, réalisateur et metteur en scène avec une vraie approche théâtrale autour des pièces de Léo Brouwer. Les premières de ce spectacle auront lieu à Bordeaux les 9 et 10 juin au théâtre Trianon avant d’être jouées à Paris le 15 et 16 juin dans la galerie Eko Sato, tout petit endroit qui fait d’ailleurs penser, chose assez drôle, à la propre maison de Léo Brouwer. Ce sera donc un spectacle entre le concert, le conte, le théâtre. Une belle tournée en perspective…

Le tableau du peintre Rene Portocarrero qui a inspiré Thibault Cauvin

Avant votre dernier né, « Films », et après des disques consacrés à la musique de Scarlatti, Albéniz ou Vivaldi enregistré avec l’Orchestre de Chambre de Paris, vous vous étiez déjà accordé un pas de côté en 2018 avec le disque « Cities II » en compagnie, entre-autres, de Matthieu Chedid, du regretté violoniste Didier Lockwood ou encore du trompettiste Erik Truffaz. Ces chemins de traverse empruntés sont-ils pour vous un besoin de justement sortir un peu de cette étiquette de guitariste de « classique » dans une société où, comme on le sait, on a un peu tendance à ranger les gens dans des cases ?

C’est clairement un besoin. Je suis passionné par le voyage. J’ai d’ailleurs eu la chance de jouer dans plus de 120 pays et d’être, avant les confinements, en permanence en mouvement, rencontrant des cultures, des paysages. J’aime aussi cette idée de voyage dans la musique où, même si j’ai cette étiquette « guitare classique », je me plais à repousser les frontières, à aller voir ce qu’il se passe ailleurs, à expérimenter des choses. Ça a été le cas effectivement avec « Cities » où j’ai pu croiser le chemin de Matthieu Chedid, du regretté Didier Lockwood avec lequel je me suis un peu confronté à l’improvisation, ou encore du DJ Thylacine qui vient de la musique électronique et qui m’a permis de mêler mes sons acoustiques à ses sonorités assez futuristes. Toutes ces rencontres sont un moyen d’expérimenter en permanence, d’emprunter de nouveaux chemins tout en mettant toujours en avant le monde de la guitare classique d’où je viens. J’envisage mon parcours musical comme un voyage permanent.

Vous aviez enregistré « Cities II » dans le merveilleux cadre du Château d’Hérouville qui a vu défiler entre autres Bowie, les Pink Floyd. Le lieu, l’instrument utilisé, où le fait de choisir un enregistrement diurne ou même nocturne, tout cela a-t-il une influence sur la couleur de votre jeu et sont-ce là des paramètres auxquels vous pensez en fonction du disque que vous enregistrez ?

Oui, clairement. J’ai toujours été inspiré par les endroits, les ambiances. Il en est de même pour mes concerts. J’aime beaucoup cette idée que les concerts s’apparentent à un moment de vie unique que je partage avec un public et le lieu contribue énormément à cela. J’avais d’ailleurs lancé, il y a quelques années, une tournée qui s’appelait « Magic Tour » et qui ne se déroulait que dans des endroits vraiment magiques du monde entier. J’avais commencé en jouant au sommet de la Tour Eiffel pour poursuivre à la Cité Interdite à Pékin avant de me produire dans la sublime Palmeraie de Marrakech ou dans des ruines en Amérique du Sud. Pour « Cities », j’ai effectivement choisi le cadre du Château d’Hérouville qui était à l’époque encore en cours de rénovation. C’était le premier disque enregistré dans ce lieu après vingt ans de sommeil, un lieu chargé d’une histoire incroyable. On retrouve dans ce château des vestiges du passage de David Bowie ou bien encore le piano d’Elton John et la salle de bain turquoise et noire hyper seventies. Tout ça participe à créer un environnement forcément très inspirant. Et puis il y a eu tous ces merveilleux invités qui m’ont fait la joie de participer à cet album et qui défilaient chaque jour. Pour l’anecdote, Didier Lockwood avait par exemple enregistré son premier disque au Château d’Hérouville et y revenait donc des années après, même si malheureusement cela a été son dernier enregistrement. Le cadre se reflète forcément dans la couleur du disque. Concernant celui consacré à la musique d’Albéniz, j’avais choisi le château Lafite Rothschild dont le chai créé par Ricardo Bofil est un lieu tout simplement incroyable. En ce chai, on goûte là à un son tout aussi magique que le breuvage qui y repose. Les lieux, comme les énergies sont des éléments auxquels je suis très sensible.

Photo : Jérémie Dumbrill

Vous venez du publier un disque, magnifique hommage aux musiques du septième art. Contrairement aux disques de Yo-Yo Ma consacrés à la musique d’Ennio Morricone ou encore celui plus récent de Anne-Sophie Mutter qui rend hommage à celle de John Williams, vous nous offrez, avec « Films » des arrangements de musiques de films aussi divers que « Arizona Dreams », « Midnight Express », « Kill Bill » ou encore « Les Valseuses ». Le choix s’est-il effectué en fonction de vos propres goûts cinématographiques ou a-t-il été essentiellement motivé par la musique et seulement la musique ?

Ça a été un mélange des deux. Je me suis dit que je ne m’imposais rien dans ce monde presque infini du cinéma. J’avais envie que ce disque soit un vrai voyage dans le septième art, quelque chose de totalement libre avec des films très récents comme « Call Me By Your Name » ou « Drive » et des films plus anciens comme « Les Valseuses », « Délivrance » ou bien encore « Ascenseur pour l’échafaud ». Le voyage est vraiment le maître mot de cet hommage au cinéma avec des films du bout du monde comme « In The Mood For Love » de Wong Kar-wai ou encore « Diarios de motocicleta » avec cette histoire du Che en Amérique du Sud. S’il y a un parfum de voyage prononcé dans ce disque, c’est certainement en partie en raison du fait que la plupart des films que j’ai vus, c’est dans l’avion, lors des tournées, seul dans les airs au-dessus de la Sibérie ou de l’océan Atlantique. J’ai donc ce rapport très intime et particulier avec le cinéma. J’essaye d’ailleurs à chaque fois de regarder sur mon ordinateur un film qui soit lié à la destination où je rends, ce qui renforce le côté romanesque de mon séjour dans une ville même si ce n’est que pour le temps d’un concert. J’aime m’imprégner d’une ambiance par le biais du septième art qui colore la ville de son empreinte. Des films qui m’ont touché et des musiques qui m’ont bouleversé il y en a des dizaines et, forcément, il n’a pas été simple d’opérer un choix. J’ai donc tenté de sélectionner celles qui me parlaient et me plaisaient le plus pour proposer ma vision du voyage par le prisme du cinéma au son de ma guitare.

Comment s’est déroulé l’arrangement pour guitare de thèmes aussi cultes que, par exemple, celui immortalisé par Miles Davis pour le film de Louis Malle, « Ascenseur pour l’échafaud » qui s’était totalement laissé porter par les images faisant de cette bande originale une longue et magique improvisation ?

Ça a été un travail très important, riche et passionnant. J’ai choisi trois arrangeurs avec des identités marquées très différentes afin d’apporter vraiment des couleurs variées à ce disque. Le premier est mon frère Jordan. C’est très agréable de travailler avec lui car je l’appelle avec des idées, des rêves, des choses très décousues et même parfois incompréhensibles. Lui me connaît tellement bien qu’il capte instantanément ce que je veux dire et me renvoie une partition qui va au-delà de mes espérances. Le deuxième, c’est Kevin Seddiki qui possède un univers musical très coloré du bout du monde, version grands espaces. Le troisième arrangeur est Giani Caserotto qui est un virtuose des effets. Il a détourné des pédales, à l’origine destinées aux guitares électriques, pour les adapter à la guitare classique avec parfois des sons proches de ceux des DJ. J’ai passé beaucoup de temps avec lui afin que ma guitare ait, sur certains morceaux, une couleur très futuriste. On a ainsi pensé certains titres où ma guitare devenait une sorte de partition d’orchestre avec des sons qui peuvent paraître à la base très éloignés de ceux d’une guitare et qui, pourtant, proviennent de mes six cordes. Avec le looper, qui permet d’empiler des parties de guitare les unes sur les autres, je me suis retrouvé avec un véritable orchestre. Même si ça m’a demandé un jeu d’équilibriste, cela m’a donné une inspiration nouvelle et ouvert un champ des possibles presque infini. J’ai maintenant hâte de jouer ces arrangements en concert car toutes les musique du disque, même celles qui sont les plus complexes et peuvent paraître infaisables seul, sont réellement pensées pour pouvoir être jouées en solo.

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Vous évoquiez ce tableau acheté à Miami et qui vous a donné l’idée de jouer à nouveau les musiques de Léo Brouwer. Vous plonger à nouveau dans tous ces films a-t-il été un processus nécessaire pour justement, telle la méthode employée par Miles Davis, laisser l’émotion du film infuser en vous et ainsi faire naître votre propre arrangement ?

Oui, j’ai revu à cette occasion tous les films qui figurent dans le disque. C’était d’ailleurs assez émouvant de replonger ainsi dans certaines pépites que je n’avais pas revues depuis vingt ans. J’entretiens un rapport très fort à l’image. La peinture par exemple me bouleverse et je me suis pris de passion pour ce monde pictural, ayant débuté une collection de toiles. Ce rapport à l’image ne date pas d’hier puisque, lorsque j’étais enfant, je jouais de la guitare toute la journée avec mon père et, le soir venu, ma mère, qui était professeure de lettres, me lisait des contes et des histoires du bout du monde avant de m’endormir. Le lendemain, lorsque je reprenais ma guitare, derrière les notes, je voyais toujours des paysages, des personnages, des mondes… Je construisais des films dans ma tête, porté par les musiques que je jouais. Les images que j’associais aux sons n’avaient souvent aucun rapport puisque je pouvais jouer des pièces composées deux siècles plus tôt et voir dans mon esprit des avions ou même des vaisseaux spatiaux. Lorsque, petit garçon, je suis allé pour la première fois au cinéma je me suis d’ailleurs dit : « Mais c’est dingue, c’est exactement ce que je fais avec ma guitare ! » Je me demandais si la musique était composée avant que les images soient collées dessus ou bien encore si c’était l’inverse. Quoi qu’il en soit, les images sont aujourd’hui encore très présentes dans mon esprit lorsque je joue. D’ailleurs, pour la réflexion autour de la tournée concernant ce disque « Films », je souhaite y apporter une vraie dimension visuelle afin que le concert s’apparente à une vraie expérience.

Photo : Franck Loriou

Si vous deviez vous définir tout autant comme musicien qu’en tant que personne en trois films. Quels seraient-ils ?

Même si ce n’est pas une question évidente, il est vrai que le film « Diarios de motocicleta » me correspond. C’est l’histoire de potes qui partent à la conquête du monde et traversent l’Amérique du Sud. J’aime bien cette idée de partir à l’aventure. Ça n’est pas sans me rappeler cet état d’esprit qui était le nôtre avec mon ancien producteur avec qui j’étais très ami. J’étais originaire de la banlieue bordelaise et lui de la banlieue de Rouen. On s’est dit : « Tiens, on va faire une folie. On va louer la Tour Eiffel pour y donner un concert. » C’était un rêve de potes un peu délirant et que l’on est quand même parvenu à réaliser. Je suis également très attaché à la beauté des choses et c’est vrai que « In The Mood for Love » de Wong Kar-wai me correspond en ce sens qu’il est une célébration et un hommage à la beauté, que ce soit dans la réalisation, la photographie, tout y est sublime. Comme troisième film, je citerais « Arizona Dream » dont j’aime la folie, l’esprit de liberté, cette idée que finalement tout est possible et que rien n’est important.

Si vous deviez citer trois guitaristes tous styles confondus qui selon-vous ont révolutionné la guitare, défrichant des chemins qui, jusqu’alors, n’avaient jamais été empruntés ?

Hendrix dont je reste un fan inconditionnel. Paco de Lucia et Andrés Segovia.

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Alors que le désormais mythique « Friday Night in San Francisco » réunissait John McLaughlin, Al Di Meola et Paco de Lucia et le G3 Joe Satriani, Steve Vai et Eric Johnson, John Petrucci ou Robert Fripp selon les versions, peut-on imaginer un album de Thibault Cauvin croisant le manche avec d’autres grands noms de la six cordes ?

Oui, clairement. C’est une idée qui me plairait beaucoup. Pourquoi pas un projet avec Matthieu Chedid afin de prolonger l’aventure « Cities » et voir jusqu’où nos deux univers pourraient nous mener.

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